Deserty ♠ Poisson rouge à tendances névropathes ♠
Messages : 12 Date d'inscription : 03/02/2011 Age : 30
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| Sujet: [Essais et roman] Bonheur du coeur. Lun 7 Fév - 18:48 | |
| Dilemne de ta nuit [Prix concours sur Happy End] Le ciel hurle sa colère meurtrière, des cris se déchaînent dans la profondeur de la nuit. On attend désormais le diable au détour d’un nuage. Je fixe donc cette toile sombre, prête à s’écrouler sur mon visage larmoyant. Non, il ne pleut pas, en tout cas ce n’est pas le ciel qui pleure mais bien mes yeux emplis d’espoir…Car oui, je ne comprends pas, je ne comprendrais jamais pourquoi la Vie a voulu combler la mienne de tant d’injustices et de désespoir. Quelle cruauté. Et dire que d’autres voient la leur pleine de merveilles et de sourires…Et je suis clouée là, sur cette place pleine de porcs et d’autres de mes consœurs.
Elles aussi, elles sont lasses de ce travail. Elles aussi, elles prient pour une vie meilleure. Elles aussi, vont mourir de maladie ou bien du manque d’hygiène…On fixe encore une fois le ciel orageux. Peut-être va-t-il pleuvoir après tout, signe de repos et de rire. On s’abritera sous le marronnier de l’avenue nord, en fixant les voitures qui passent, choisissant celle que l’on aura plus tard, nous racontant mutuellement nos avenirs rêvés ; « Plus tard, j’aurais une maison avec un chien, un labrador qui s’appellera Teddy ! », « Moi, j’aurais un château dans lequel j’organiserai des bals », « Et moi, une plage privée sur laquelle je m prélasserai toute la journée ! ». Quels beaux espoirs ! Qu’il est touchant de voir que des prostitués sont des personnes banales, n’ayant pas en tête la seule idée d’exposer leur intimité à des malotrus sans scrupules. Puis une voix fluette s’élève dans la foule de mini-jupes, de hauts talons et de gigantesques décolletés ; « Moi, je retrouverai l’homme de ma vie, pour vivre dans ses bras, me contentant de son regard comme protection du malheur ». On roule des yeux, on soupire. Oui, c’est encore moi, la petite fille de 16 ans aux cheveux blonds et bouclés, au regard innocent. Elle n’est pas habillée de shorty, l’enfant de la nuit, juste d’une robe blanche la faisant passer pour une jeune mariée. « Allons Marie, tu sais bien qu’il ne reviendra pas, il est comme les autres ! ». Je souris, acquiesçant à ce mensonge, m’y accrochant tant bien que mal…
Mon cœur cassé, brisé en milles morceaux, éparpillés dans la belle capitale française. Ils hurlent tous de douleur et de terreur d’être laissés à l’abandon. Reviens, reviens âme de ma vie ! Ne me laisses pas dans cette boue immonde. Je t’en prie, protèges-moi de ces gens vides de tout sentiment…Oh amour des prés, pourquoi m’avoir quitté ? Tes mots si doux résonnent encore à mon oreille. Je me rappelle cette nuit de pleine lune, où tes beaux yeux océaniques plongent dans les miens rougis par mes pleurs. Je me rappelle de ton sourire et de ta main caressant délicatement ma joue. Non, toi, tu ne me maltraites pas, tu m’aimes et tes lèvres posés sur mon front sont pour moi la plus belle des médecines…Jamais je n’ai ressenti cela. Jamais l’on ne m’a dit je t’aime. Mais alors, pourquoi es-tu parti ? Pourquoi m’avoir volé ce qui m’était le plus précieux ?
« Comment peux-tu croire que l’on peut aimer une pute parisienne ? Nous ne faisons pas partis du même conte, Ange de ma nuit. Pars de ton côté, oublies moi comme je t’ai déjà oublié. ». Oh, que tes mots sont durs ! Eux qui embrassaient mon cœur flétri par tant de violence, qui calmaient mes inquiétudes, les voilà en train de m’étouffer pour me faire taire. Je ne savais pas qu’aimer apportait la Mort…Sur ce toit d’immeuble, dans cette si belle nuit, mes larmes coulent pour donner à Paris, un semblant de tristesse. Ce n’est pas possible, me dis-je encore. Pourquoi moi, pourquoi pas à d’autres ? Et je m’élance vers cette ombre me tournant le dos, après tout, peut-être ne le pense-t-il pas ? Peut-être n’est-ce qu’un rêve et qu’il va se retourner pour me sourire…Je parle, je lui dis que je l’aime, que je ne pourrais plus vivre sans lui, que je me tuerais s’il me laisse là. Sur quoi il hausse les épaules en me répondant « Fais comme tu veux ». Rien, non, rien ne transparaissait dans ses paroles. Il s’en moquait de moi…Il me haïssait. « J’ai déjà quelqu’un ». Il m’achève. Un couteau de glace pénètre mon cœur déjà brisé. Je ne pleure plus, le temps s’est arrêté à jamais. Seules les voitures roulant au pied de l’hôtel font échos à ce vide…
« Quelqu’un ». Je ne savais pas qu’un tel mot pouvait faire du mal. Et en moi se déchaîna un combat sans fin dans lequel l’amour et la haine se dévoraient et s’entretuaient. Ce combat fût si puissant que même mon corps restait immobile, attendant la fin fatidique de la lutte du désespoir.
Il ne m’aime plus, autant mourir, je ne pourrais vivre sans lui une seconde de plus. S’il me laisse là, comme ça, je ne serais plus rien…Rien. Quel mot haïssable ! Après tant de choses passées ensemble, après que la Vie eut pitié de moi et me donna un semblant de bonheur, le revoilà partit, à peine fût-il goûté…Je ne peux pas revenir à cette vie extérieure où le monde attend de me critiquer et de m’arracher mes quelques lambeaux d’égo. Non, je ne pourrais pas…Le ciel me tend les bras. Il suffit juste d’une marche à monter puis de me laisser tomber dans le vide. Une mort propre et nette. Personne à mes funérailles. Seule, à jamais seule. Mais une souffrance de moins, apaisée par la Mort, douce amie de mon cœur. Je n’aurais plus à souffrir, à entendre hurler mon ardeur…Mais lui ?
Oui lui, peut-être a-t-il de l’espoir ? Ami de la vie. Il suffit d’y croire, de faire un vœu, et tout redeviendra comme avant. Mon âme sœur se retournera, embrassera mon grand front avant de dire « C’est fini, n’aies plus peur, je suis là désormais… ». Oui, malgré mes malheurs, je peux encore y croire. Il m’aimera. Il doit m’aimer ! Sinon, je ne serais plus qu’une enveloppe vide, sans âme, ni conscience. Sans lui, je ne serais rien. Que le Néant me terrifie ! Que l’idée même de le voir sans moi me brise le cœur ! Et pourtant, cette phobie était en train de se réaliser. Non, non ! Cela ne se peut ! Il ne peut pas, il ne peut pas me laisser ainsi ! Plus d’attaches, la chute infinie dans les profondeurs du supplice. Cet homme possède un cœur, sinon il ne m’aurait pas regardé, dans cette petite ruelle plongée dans l’obscurité, à demi-mourante…Oh mon amour, je t’en prie ! Apprends moi la Vie, ne me laisses pas dans les bras de la Souffrance !
La Vie, La Mort, la Vie, la Mort. Et cette belle journée ensoleillée ? Le voilà qu’il me tourne le dos, face au vide. Que dois-je choisir ? Apaiser mon cœur mourant, ou bien affronter encore une fois mes malheurs ? Non, aucun des deux. J’ai juste levé bien haut les mains pour le pousser de toute ma force dans le vide. Et c’est fini. Plus rien. Plus d’avenir. Plus d’espoir. Plus rien. Juste le Néant…Finalement, il n’est pas si mal que de vivre sans tout cela. Et je me retourne, le regard vide, vers ma petite place, pour continuer mon travail. Pour continuer ma Vie d’enfant prostituée. Un si beau rêve... Je ne sais que trop imaginer, ni même par où commencer. Peut-être par le début ? Peut-être par la fin ? Comment pourrais-je le savoir ? Je n’arrive même pas à revenir dans la réalité…C’est une éternité. Certainement douce, ou bien écœurante. Remplie de mots, de sentiments et tant d’autres choses. Ca n’existe pas et en même temps on y croit, on y croit parce que cette infinie splendeur nous permet de nous envoler loin de la tristesse et du désespoir…N’es-tu pas d’accord avec moi, Camille ?
Je n’ai jamais réussi à me défaire de ton image, de cet irréel qui t’entoure et te conserve. Dans mon âme, tu as toujours pris la place d’un souvenir. Douloureux. Poignant. Vivant…A chaque instant, des larmes inondaient mes yeux. A chaque seconde, je me recroquevillais sur moi-même. A chaque vie passée, je fermais mes yeux pour ne plus te voir. Alors arrête. Arrête. Arrête de me faire souffrir, Camille…
Dans cette réalité m’appartenant, tu te tiens debout. Comme à ton habitude, tu as attaché tes cheveux, une mèche rebelle caressant les courbes sinueuses de ta joue. Mon cœur se serre. A jamais. Je te croyais mort. Tu l’étais. Mais tu es là. Tu me regardes. Je me noie dans ces yeux. Je m’étouffe par ta silhouette. Tout ton être m’enveloppait dans un voile d’amertume et de remord épais et noir. Peu à peu, je pleure. Des larmes de tristesse. Des larmes de joie. Je ne sais plus très bien ce que c’était. Mais j’étais heureuse. Mais j’étais triste. Cette sensation grandissant en moi…L’espoir ? Un doux mot qui m’a trahi. Hypocrite, sale hypocrite. Qu’en penses-tu, Camille ?
J’entends tes pas. J’aimerai courir vers toi. J’aimerai fuir. Peut-être même mourir ? Ta vision me rend heureuse, et ça me fait peur. Oui, peur. Car tu n’es pas réel, et lorsque mon imagination s’arrêtera de me souffler du bonheur, tu partiras. Tu partiras sans un mot. Comme à ton habitude. Ca me fera mal. Alors je baisse les yeux. Je ne veux surtout pas te regarder ! Même si je ne te reverrais plus, je ne te regarderai pas. Ca me tuera. Oui, j’ai peur du bonheur ! Être heureux signifie souffrir lorsqu’il n’y a plus rien…J’ai trop été heureuse. Avec toi. Avec nous. Et regardes où ça m’a mené, Camille.
Ca résonne. Ca chuchote. Ca chante. Je ne connaissais pas ce son. Mais il me faisait pleurer. Encore et encore. Ta voix…Ton murmure dans mon oreille. Tes mots qui m’achèvent en m’apaisant. Ah ! J’aimerai qu’ils s’envolent ! Je voudrais que ces paroles partent à jamais, arrêtent de s’immiscer en moi pour me bercer d’illusions ! Je t’en prie Camille, aies pitié de mon âme. Je te supplie de mourir encore une fois…
Cette odeur. Ô que je l’avais oublié ! Elle m’empoigne férocement, elle me détruit, m’empoisonne, me caresse et m’embrasse fougueusement. J’aimerai crier. Hurler d’arrêter. De torturer. Mais le silence rampait à mes lèvres comme un serpent vicieux et rusé…Je ne pouvais qu’ouvrir les yeux, et te fixer. Une inondation d’amour, de passion. Je me noyais, ne pouvant atteindre la surface, tendant la main vers ce sourire si calme…Mes cris, tu ne les entends pas. Tu ne les à jamais entendus. J’ai mal. Je suis heureuse. J’ai mal. Ah ! Ce bonheur ne peut qu’être une punition que de t’avoir abandonné, tu m’en veux, Camille, tu m’en veux de t’avoir laissé…
Je ne peux plus supporter cette vision. Ce souvenir flou qui me berce d’illusions. Je ne veux plus que me recroqueviller sur moi-même, pour ne plus te voir. Mais je reste là. Pétrifiée par ton être, ta silhouette, tes cheveux chatouillant mon visage. Tu as l’air si vrai…Tellement réel que s’en est douloureux. J’aimerai avancer ma main pour prendre la tienne, te donner cette réponse que tu as tant attendue. Ton sourire. Ta voix. Ton odeur. Une danse merveilleuse qui m’empêche de te frôler, de t’aimer…Tu n’es pas Camille, tu ne l’as jamais été. Pourtant, je voudrais y croire. Tant y croire.
Tu te rapproches. Mon cœur bat fort. J’attends la fin. Elle arrive toujours là, à l’apogée d’un bonheur que j’aimerai refuser. Oui, je refuse. Je refuse car ce n’est qu’un mensonge. Un être creux. Un clone sans sentiments. Mais, je n’y arrive pas. J’ai beau essayé, je veux inlassablement me laisser tomber dans ces bras, dans cette aura que j’ai toujours convoitée…Alors, j’attends. J’attends que tu t’en ailles, sans même avoir terminé ta phrase. La réalité m’empoignera, m’emmenant dans ce monde empli de froideur, détruisant mon cœur, encore une fois.
Pourquoi cela ne se termine-t-il pas ? Pourquoi es-tu toujours là ? Tu as fini de parler. Tu m’attends. Tu ne t’es pas en aller. Et soudain, je peux te toucher. Dis-moi Camille, ai-je le droit de t’aimer ? Ai-je le droit de te serrer contre moi ? Tu es si doux, Camille. Je ne m’étais jamais souvenu de cela. Je ferme les yeux. Je rejoins la surface pour faire face à ce Soleil tant convoité, à ce visage si souvent disparu. Des larmes coulant des yeux ridés. Un sourire imperceptible. Un nom au coin des lèvres. Une vie enfermée dans un rêve devenu éternel… Les soldats d'Adam [roman en cours] | |
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